À l’occasion de la Journée internationale de l’accès universel à l’information, l’Observatoire international du Forum sur l’Information et la Démocratie publie un appel de 150 chercheurs issus de 41 pays pour alerter contre les menaces et pressions croissantes auxquels sont confrontés ceux qui étudient la désinformation.

Nous exhortons les gouvernements à créer un cadre qui garantisse une recherche sûre, indépendante et accessible sur les causes profondes et les menaces que la désinformation fait peser sur nos démocraties.

  • keepthepace@slrpnk.net
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    1 month ago

    Exhorter des gouvernements qui s’en foutent c’est bien, mais à un moment les appels de ce genre devraient surtout réfléchir à donner des pistes d’actions à la société civile.

    • Julien Falgas@lemmy.worldOP
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      1 month ago

      Ce passage me parait important :

      Si comme le suggère le dernier rapport du Forum économique mondial sur les risques globaux, la désinformation est l’une des plus grandes menaces à court terme pour l’humanité, notre capacité collective à comprendre comment elle se propage et son impact sur notre société doit être une priorité.

      Il ne nous viendrait pas à l’idée d’entraver la recherche scientifique sur la propagation des virus, ou sur l’impact du réchauffement climatique sur l’environnement. De la même manière, la recherche sur la désinformation doit pouvoir être menée sans encombre, et avec l’accès aux informations nécessaires pour en saisir la complexité. La compréhension des ressorts économiques, politiques et technologiques de la désinformation est une question de santé publique, de résilience démocratique et de sécurité nationale.

      Nous sommes au stade où la société civile n’a pas encore pris conscience du fait que sans un écosystème info-communicationnel sain, nous n’avons aucune chance de faire émerger des réponses concertées face aux grands défis (climat, santé, biodiversité, démocratie, etc). Pire : nous n’en sommes même pas au stade où l’on se préoccupe de préserver nos capacité d’analyse face à ce problème. Comme si le GIEC n’en était qu’à ses balbutiements.

      Mais je te rejoins sur le caractère incantatoire de cet appel (dont je suis signataire). Parallèlement à l’action à grande échelle, nous avons besoin de cultiver des alternatives, des démonstrations qu’un autre accès à l’information est possible. Ce à quoi je m’emploies avec needle.social (dont nous avons discuté un peu il y a quelques jours ici).

      • keepthepace@slrpnk.net
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        1 month ago

        Tu fais bien de mettre le lien, je l’avais pas vu! (Lemmy pinge pas les utilisateurs mentionnés dans un lien?)

        Pour les alternatives, je réitère framasoft, mais surtout “l’archipel” qu’ils mentionnent: https://framasoft.org/fr/archipelago/

        Et comme tu le dis dans le lien:

        Il est indispensable d’associer les bénéficiaires de Needle aux décisions qui les concernent.

        Qui sont les bénéficiaires? Le site de Profluens semble s’adresser avant tout aux annonceurs, c’est pas exactement quelque chose qui donne confiance en tant qu’utilisateur je dois avouer.

        Suggestion personnelle: tu es chercheur, fais un truc adapté aux chercheurs, et aux gens comme moi, ingés qui doivent suivre un peu la recherche. L’offre en ce moment est nulle. Entre un LinkedIn possédé par Microsoft et un Twitter possédé par un parano d’ED, et quelques subreddits qui marchent plus à la hype qu’autre chose, on aimerait bien avoir un autre moyen de découvrir des publis. Sans compter que le monde de la recherche me semble en très grande demande en ce moment d’une métrique meilleure que le nombre de publis et de citations pour rétribuer les recherches utiles.

        Si tu fais un truc qui marche pour les chercheurs, il y a des passerelles vers d’autres domaines: journalistes, médecins (qui eux aussi suivent les publis et font de la formation constante), juristes, élus, etc. Et ensuite seulement, attaquer le grand public, une fois cette solide dorsale établie.

        • Julien Falgas@lemmy.worldOP
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          1 month ago

          La publicité (et les annonceurs) a toujours été exclue du projet : l’idée de Needle n’aurait jamais germé sans cela.

          Par bénéficiaire, j’entends les utilisateurs, les citoyens, les collectifs, les organisations… Mais pour l’heure, ce sont surtout de gentils cobayes qui essuient les plâtres avec nous, car fabriquer quelque-chose de vraiment nouveau demande beaucoup de patience et d’abnégation.

          Tu as raison, le site de Profluens fait très “startup nation” et je comprends qu’il puisse faire un peu peur. Ça fait partie des mauvaises idées induites par le cheminement auquel on nous pousse dans le monde académique dès que l’on veut sortir du labo. Pour sortir de ce modèle, j’adhère complètement à l’idée d’archipels et je te rejoins sur Framasoft. Modulo la lourde tâche de nouer et faire vivre tous ces liens.

          Je suis convaincu que Needle a des applications naturelles pour mettre en valeur les publications scientifiques qui le méritent vraiment et outiller notre sérendipité. Mais être chercheur ne suffit pas (nul n’est prophète en son pays). Peut être même au contraire : la fascination pour “le privé” est encore forte et on a bien du mal à appliquer ce qu’on professe. Il n’y a qu’à voir la faible part de PhD parmi les “ingénieurs de recherche” qui dirigent nos services universitaires, alors que l’on clame haut et fort que le doctorat est gage de solides compétences professionnelles. Ajoute à cela des jeux de pouvoirs multidimensionnels (l’université de l’invisible de Terry Pratchet est assez fidèle à la réalité) et tu comprendras que faire émerger une projet par des universitaires pour des universitaires est une vraie gageure.

          Une piste en réflexion actuellement serait de co-construire quelque chose avec des associations d’anciens. Needle pourrait en effet avoir des applications immédiates pour rapprocher les membres de ces collectifs qui - sans le avoir - se croisent sans doute sur pas mal d’information ou de ressources professionnelles. L’avantage étant que chacun ancien est un relai potentiel d’autres organisations (son employeur et/ou ses assos).

          • keepthepace@slrpnk.net
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            1 month ago

            Je comprends, j’ai fait partie d’une boite fondée par des chercheurs, beaucoup de tâtonnements au début!

            Et pardon j’ai pas été clair avec ma remarque sur le fait que tu es chercheur: je veux dire que tu es ton premier public, et que le monde de la recherche est une niche déjà assez grande, qu’un produit qui t’aiderait toi a des chances de pouvoir être utile également à tes collègues. Je me doute que le monde universitaire est pas l’idéal pour porter un tel projet, mais une assoce avec vocation de devenir une coopérative, et comprenant académiques, bénévoles, libristes, ça pourrait marcher, mais si vous faites une plateforme sans tracker, sans publicité, et respectueuse de la vie privée, faut pas s’adresser aux marques, ça va pas les intéresser, et ça va faire fuir le public que vous voulez attirer!

            Après comment rendre ça rentable? Une assoce a accès à pas mal de financements publics, à plusieurs niveau. Ensuite pas mal de groupes privés ou publics peuvent être intéressés par un remplacement de linked/twitter, au moins pour leur comm interne.

            Personnellement je pense qu’il peut y avoir une grande valeur dans le fait de donner le contrôle des algos de recommandation aux utilisateurs, tout en mettant des paramètres par défaut dans leur intérêt plutôt que dans celui d’annonceurs. Et c’est en fait le plus facile! Il n’y a qu’à enlever les ajouts toxiques des algos connus. Le fediverse aurait d’ailleurs un grand besoin d’un bon moteur de recommandations!