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  • « J’ai« J’ai fait de la lutte contre le harcèlement scolaire ma grande cause, priorité absolue pour l’action de ce ministère depuis ma nomination cet été », disait encore le ministre de l’éducation il y a trois mois. Au fil des drames, Gabriel Attal n’a cessé de se dire mobilisé sur la question et a même pris la parole pour rappeler que dans l’affaire du suicide de Lucas, 13 ans, il pensait « avant tout à ses parents ».

    Comme l’a révélé Mediapart dimanche 10 décembre, le rôle du principal de l’établissement dans lequel Lucas était harcelé, interroge. Il a tenté de préserver la réputation du collège, quitte à livrer de fausses informations ou à minimiser les agissements des élèves mis en cause. « Pour moi, il n’y a pas de harcèlement scolaire. Il y a eu un procès pour des élèves qui ont émis quelques moqueries. C’est tout ! », estime encore aujourd’hui le principal du collège interrogé par Mediapart.

    Surtout, Mediapart révèle que l’enquête administrative, annoncée dans la foulée de ce drame par le ministre de l’éducation de l’époque Pap Ndiaye, n’a en réalité jamais eu lieu et celle du parquet a été bâclée.

    Le ministère de l’éducation nationale et le rectorat de l’académie Nancy-Metz avaient été contactés par e-mail et par SMS le 29 novembre, le 1er décembre et le 4 décembre avant nos révélations. Relancé le 6 décembre, le service de presse du ministère indiquait à Mediapart ne « pas être en mesure de répondre ». Une liste détaillée de questions a pourtant été envoyée notamment pour savoir pourquoi l’enquête administrative annoncée après le suicide de Lucas a été enterrée et pourquoi Gabriel Attal a ignoré des alertes. Tous ont refusé de nous livrer la moindre explication.

    Interrogé plusieurs fois après la publication de notre enquête, le cabinet du ministre a promis de nous répondre. « Nous avons bien reçu vos questions, on vous revient », confirmait encore le cabinet de Gabriel Attal ce lundi. En vain.

    Mediapart est donc allé poser directement la question au ministre alors en déplacement sur un salon à Paris. Lui aussi a refusé de nous livrer la moindre explication, tout en affirmant nous en donner ultérieurement. À ce jour, nous attendons toujours sa réponse.